
Entre
la peau
et son ombre
à peine
un interstice
une lisière
où se glisse
la brûlure
de vivre
Entre
la peau
et son ombre
à peine
un interstice
une lisière
où se glisse
la brûlure
de vivre
N’aies
pas peur
si ton corps
se disjoint
de ses sens
habite l’instant
du vide
où le souffle
se perd
il y a à mourir
encore un peu
juste avant le vide
la lumière fait silence
Nous étions
sur la pointe
du temps
au jour
de partage
de la lumière et de l’ombre
il nous fallait
de tout notre corps
déciller le monde
accorder
l’équilibre des paupières
au chant du jour
L’ombre d’ici
se dessine
comme entrelacs
d’un au delà
de la lumière
une danse
du corps retrouvé
et du murmure
qui s’avance
Elle dit
les mots qui rassurent
tout va bien
l’avenir est à dessiner
elle dit
toutes les couleurs
des nuages
le souffle
peut aller
On laisse le corps
se perdre
dans le pas
ce qui advient
est comme une rupture
de la limite
entre ciel et terre
le regard
ne cherche plus
la peau se dissout
on devient alors
paysage
à quoi servent
les traces
à l’arrière de ta peau
comment accueillir
l’effacement
des marées
demain
tu seras autre
tu enlaces
sans crainte
le mouvement
du fond des temps
Le pas cherche
encore
un espace
libre de souvenirs
un lieu
où demeurer
le souffle
de l’air sur la peau
caresse le mouvement
le chemin se fait
comme une évidence
à chaque pas
se dessinent
les racines de l’être
Sur le dos
des terres de peu
en compagnie du pas
le souffle rythme
le jour
il nous arrive du loin
des sonnailles
comme une symphonie
du monde
Ici
la terre digère
les traces
ce que tu étais
ce que tu croyais être
tout s’efface
dans l’unité retrouvée
comme au premier matin