A voir
les nuages
caresser
la surface
on pourrait
oublier
le passage des tempêtes
déprendre l’oeil
des reflets
qui bougent doucement
regarder
face à face
la beauté
des cicatrices
s’advenir enfin
paysage
A voir
les nuages
caresser
la surface
on pourrait
oublier
le passage des tempêtes
déprendre l’oeil
des reflets
qui bougent doucement
regarder
face à face
la beauté
des cicatrices
s’advenir enfin
paysage
Remercier
la fissure
en marge
qui offre
juste assez de terre
à la vie qui s’obstine
dire
pour chaque brin d’herbe
ce qu’il faut de courage
pour arriver
à vivre
au matin de la ville
poursuivre le chemin
avec au creux des poches
le désir retrouvé
La terre et l’eau
se mêlent
au ciel
avec tendresse
tu deviens
le brin d’herbe
immobile
tu contemples
les mouvements
qui vibrent
juste sous la surface
ce qui semblait séparé
d’unit alors
dans une même texture
et la lumière
chantonne
comme pour nous bercer.
(photographie de Moka63)
Dans le froid
de l’hiver
certains lancent
au ciel
des trognes
qui nous ressemblent
ils restent là
dressés
comme en invitation
au sol
corps et troncs
s’unissent
dans la même ombre
(Céramiques de M.D.)
On garde
une mémoire étrange
d’un temps
où le corps
était contenu
dans une chaleur
douce et humide
parfois
on rencontre
une forme
en creux
qui pourrait envelopper
notre peau
si fragile
alors
on respire libre
en habitant l’instant.
sur la pointe des pieds
on ne fait pas de bruit
on reste en appui
quand ça s’ouvre
bref
comme une lumière
Comme retrouver
la source
de ce qui palpitait
avant
en silence
au fond du gouffre
se déprendre
de l’obscurité
et laisser la lumière
suivre son chemin
juste
rencontrer
un regard
Les lignes
qui parcourent
le chemin balisé
se rangent
sur le ciel
on pourrait
accompagner
un peu
la douceur
de cette fraternité
on pourrait
savourer
la rencontre fugace
avec la vrille
étrange
et passer simplement
à la vie retrouvée
Reste là
dans l’éphémère rencontre
avec la trace
qui surgit
reste là
où ton corps coincide
avec le passage du temps
reste là
dans le silence suspendu
reste là
dans la simplicité
d’appartenir enfin
Les mots
semblent trop lents
pour suivre la lumière
et les ombres qui naissent
seul
l’espace vide
au fond du corps
peut se mettre en fusion
avec ce qui advient
comme si
le temps
s’était noyé