
Polir le bruit
des mots
amener la phrase
au plus simple
enlacer
le silence
que le chant
ne soit plus
qu’un souffle dans le vent
Polir le bruit
des mots
amener la phrase
au plus simple
enlacer
le silence
que le chant
ne soit plus
qu’un souffle dans le vent
ce qui se chuchote
au soir
comme une berceuse
ces mots du fond des âges
ont la douceur
du ventre des mères
on voudrait s’envelopper
des voix anciennes
devenir à soi même
un ancrage sur le chemin
Tu te tiens
main dans la main
avec la colère
tu avances
dans la forêt
en compagnie des démons
aux masques grimaçants
il n’y a plus de peur
juste les mouvements sauvages
à recoudre
aux yeux du jour
Comme une main
sur l’épaule
immobile depuis longtemps
elle est là
depuis tant de temps
qu’on aurait pu oublier
sa douceur
ce qui palpite
en silence
dans le lieu secret
où coule une rivière
depuis toujours
On demeure
dans le lieu secret
juste sous la terre
le corps accueilli
dans sa matrice
par l’orifice
les yeux suivent
le mouvement des ombres
le passage du temps
se suspend
on appartient
nous aurons mesuré
notre nécessaire
nous autres
nous ne chercherons plus
au delà de la peau
la caresse du monde
nous saurons alors
garder en présence
la lumière et son ombre
nous cueillerons en douceur
l’ avènement
On retrouvera
la main sur l’épaule
qui dit la présence
alors on pourra
enterrer nos morts
et revenir à la vie
une pierre dans la poche
on saura trouver
la voie du rituel
on retournera
sur les chemins
les yeux à l’horizon
tu trébuches encore une fois
sur le pavé de l’absence
tu pensais
son éclat terni
la chute te surprend
encore une fois
les larmes surprises
réapprennent leur chemin
à l’horizon
le soleil
ne dévie pas
On cherche le long du jour
une clôture
un point d’arrivée
à cheval sur le souffle
et les yeux grands ouverts
on éprouve la béance de l’instant
la peau s’étonne
du vent du soir
une caresse en consolation
entre nuit et nuit
le jour parenthèse
Tout se mêle
au silence de la rue
un bruit de bottes
ceux dont il faut se méfier
la peau devient comme une clôture
infranchissable
la vie elle même
semble se rétrécir
seul le chant des oiseaux
s’indiffère