
Dans l’échancrure du jour
la lumière se fait plus douce
on se rapproche
du souffle
à l’abri du mouvement du monde
on reste posé là
à l’endroit désolé
et pourtant sans larmes
juste embrassée
par l’odeur du matin
Dans l’échancrure du jour
la lumière se fait plus douce
on se rapproche
du souffle
à l’abri du mouvement du monde
on reste posé là
à l’endroit désolé
et pourtant sans larmes
juste embrassée
par l’odeur du matin
on avance
les mains vides
la bouche
lestée d’un âpre silence
qu’aurions nous à dire
qui vaille plus
qu’un souffle
Nos yeux
à tant scruter
se sont dépris
de la trame du jour
tout paraît
un peu moins vif
on cherche toujours
à percevoir
au delà
comme si le désir
était une source intarissable
Il y a une peau
qui donne asile
à ta voix
comme le premier accord
dans le silence
des retrouvailles
qui se fêtent
le bal des grains de poussière
dans un rai de lumière
Il y a parfois
presque rien
juste l’impression
d’un glissement
une présence
du fond du ventre
rien qui dit
seule l’infime
vibration de l’air
presque un poids
comme un galet
dans la main
Dans ces terres de peu
même les chemins
s’effacent
le pas sans guide
se perd
en lui même
il n’y a nulle part
où aller
seul le surgissement
du désir
amène
les mots qui s’assemblent
Que l’équilibre
dans l’immobile
n’ait pas peur
de l’envol
quand viendra
le temps du souffle
que tout instant
accueille sa danse
baigné de lumière
la source du monde
se féconde
de chaque chemin tracé
dans l’air
étonnée
comme au matin des vents
Tu cherches l’équilibre
sur la pointe des pieds
chaque pas nouveau
chevauche le souffle
tu habites ton corps
le déséquilibre
est le refuge
qui ouvre à la joie
comme elle crisse
cette dernière
poignée de main
juste avant que la porte
ne se referme
quand arrive l’instant
où s’ouvre la saison
du jamais plus
ce qui sonne
la fin
a la saveur
du sable
sur la langue
Entre
la peau
et son ombre
à peine
un interstice
une lisière
où se glisse
la brûlure
de vivre